J'essaierai de faire comme tu dis quand il ira mieux, je te dirais comment ça progresse.
Après, je l'engueule pas, je le gronde pas, mais je lui parle tout doucement, tout gentiment, avec quelques caresses, mais pas d'effusion non plus, pour lui faire comprendre que c'est pas grave et que ça mérite pas "punition" mais qu'en même temps c'est pas très cool non plus !
oui mais du coup c'est pas rassurant pour lui. En fait les furets quand ils se sentent "grondés", même quand c'est pas méchamment, soit ça les met en colère, soit ça les rend triste, soit ça leur fait peur. Donc aucune émotion positive qui va leur permettre de se dire que ça n'est pas grave. Cela ne fait que rajouter du négatif à ce qu'ils ressentent déjà comme négatif. Donc la fois d'après ça sera pire car ils auront appris à chaque fois qu'il y a une dose d'émotion négative qui se surajoute à chaque fois.... Donc il faut des effusions car pour lui c'est grave en fait. Alors lui parler doucement, gentiment et quelques caresses c'est bien, mais si y'a un ton un peu de reproche derrière ("c'est pas cool") ben le fufu, il ne comprend plus rien. Et du coup là, c'est du stress qu'on amène. Encore une émotion négative... Bref des gros mamours, on console le gros chagrin.
De toute manière je peux t'assurer, qu'en 19 ans de furet, gronder un furet, ça n'a jamais fonctionné. Ils ne fonctionnent qu'aux gros mamours et à la récompense.
Et en plus, nous humains, ça nous force à produire de l'émotion positive, et comme c'est contagieux, et bien ça fait diminuer notre colère (archi toxique pour l'organisme, surtout cardio-toxique), et notre stress (responsable de la plupart des maladies cardio-vasculaires je le rappelle....). Comme disaient les hippies dans les années 60 "faites l'amour pas la guerre" !!
Nous les humains occidentaux, on a ce réflexe, qui est, pour chasser une émotion négative, on en remet une autre négative par dessus... et après on se demande pourquoi y'a tant de malades du stress... bizarre...
ça ne peut pas fonctionner. C'est comme si pour dégivrer un pare-brise, on y jetait des glaçons... à force le glaçon en cognant contre la glace présente sur le pare-brise va peut-être faire fendiller la glace présente, mais il va en accumuler lui-aussi... bref ça va prendre des années à dégeler ce pare-brise... alors que si on avait pris un grattoir ou une bouteille d'eau tiède, ça aurait fonctionné plus facilement et efficacement. Gronder ou montrer que c'est "pas cool" pour faire disparaitre une peur, c'est pareil que de jeter des glaçons pour dégivrer un pare-brise.
Et puis comparons ce qui lui est arrivé à un humain. Parce que un peu d'anthropomorphisme bien placé, ça fait toujours du bien.
Comparons à un petit humain (pour garder la proportion de vulnérabilité). Donc un tout petit enfant (- de 4 ans, comme ça en plus, on sera à un stade très proche niveau ressenti émotionnel et compréhension du monde extérieur) se promène dans la rue avec ses parents. Le petit groupe s'arrête discuter avec 2 personnes âgées. La dame a l'air gentille mais le monsieur regarde l'enfant bizarrement (ce qui déjà est inquiétant) et le ton du monsieur n'est pas cool non plus (c'est encore plus inquiétant) et puis d'un coup il lui fout un coup de canne sur le crâne.
Déjà ça fait mal (il a du bien douiller ton pauvre doudou), et en plus ça fait super peur, c'est une agression. Et une agression gratuite. Qui peut même être comparée à une agression à caractère raciste car le furet a été agressé à cause de sa différence et des préjugés qu'on véhicule sur lui dans un milieu d'arriérés mentaux qui croient encore aux légendes urbaines et légendes de grand-mère, et que donc évidemment les arabes vont nous piquer nos femmes et notre travail à nous "bons français"... (psychologiquement c'est prouvé, c'est le même "raisonnement".. ). Et ça l'animal il comprend qu'il a été agressé pour "rien" et que juste on le "hait" "pour rien", juste parce qu'il "existe". Les animaux analysent très très bien les situations, ce sont des détecteurs de mensonge sur pattes et ils ressentent toutes les émotions des individus qui les entourent. Donc il a ressenti la haine et la méchanceté de cette personne. Pas étonnant qu'il ait la trouille des inconnus maintenant.
Donc normal qu'il trouve ça "grave" en fait. Et si c'était un humain vous auriez appelé les flics immédiatement. Car c'est grave. Mais comme c'est un animal, c'est encore toléré. Même si j'ai bon espoir que d'ici 10 ou 20 ans, ça ne le soit plus, et que Papy se serait retrouvé avec au moins une grosse amende et des dommages-intérêts et un TIG.
Moi j'ai été agressée à 5 ans à la maternelle par mes "camarades", qui m'ont quand même explosé les 2 arcades sourcilières en me traitant de "sale schleu" : j'avais eu le malheur de raconter mes vacances la veille, comme demandé par la maitresse, et j'avais donc dit que j'avais passé l'été avec mon tonton Helmut et ma tante Irmelin en RFA (ancienne Allemagne de l'Ouest)... après débrief du soir avec les parents, je n'étais plus la coqueluche de l'école comme la veille à la récré, mais "la sale nazie" ... et on était en 1985... C'était il y a 37 ans, bientôt 38 et j'ai toujours peur des inconnus et des gens qui crient. Car je n'ai pas été consolée. Les adultes de l'école qui m'ont trouvée couverte de sang, m'ont fait asseoir sur un tabouret au milieu des lavabos avec une serpillière dessous pour "pas tâcher" et un torchon pour que j'appuie sur mes plaies. C'était à la rentrée le matin, mon 2ème jour d'école. Ma maman était au foyer et habitait à 300m à pied de l'école et on avait le téléphone... Je suis restée comme ça jusqu'à 11h30, quand la cloche a sonné la pause du midi... Mes parents étaient fous de colère. Mais personne n'a pensé à me consoler, à me rassurer. On a agi, on m'a soignée (on n'a pas pu me recoudre c'était "trop tard" donc j'ai toujours les cicatrices aux sourcils..), on m'a "défendue" en faisant des scandales et en criant, ce qui n'a strictement servi à rien, car on m'a traitée de "sale schleu" jusqu'en septembre 2001 (et même en cours d'allemand ! génial de débilité !), un certain 11 de ce mois, où ce sont mes copains "arabes" qui sont devenus "les sales terroristes", comme ça, gratuitement, d'un coup. Et moi par contre on a commencé à me dire que Berlin (j'y ai jamais foutu les pieds) était magnifique et que Rammstein c'était super chouette... Bref j'ai passé toutes mes récréations de maternelle et une bonne partie de celles de primaire ensuite, cachée dans la haie de lauriers de la cour, où je m'étais aménagée une cabane-cachette. Certes on ne me tapait (plus trop) dessus, mais c'était pas ultra fun. Car il y a 37 ans, qu'un groupe d'enfant agresse sauvagement une petite fille de 5 ans en l'insultant, ça n'était "pas grave" et certainement pas puni par la loi et encore moins par les parents des auteurs et surtout pas par le corps enseignant (car ils pensaient tous un peu que ces ptits tarés avaient raison). J'étais donc comme un furet aujourd'hui.
Mais les furets n'auront pas "la chance" que des idiots finis d'une autre espèce d'animaux de compagnie, créent un attentat monstrueux, qui déplacera la haine des idiots d'humains vers les lapins ou les cochons d'inde (bande de terroristes du fil électrique !! non mais !!!). Donc les furets devront subir ça encore très très longtemps. A nous, leurs gentils humains, de les soutenir et de les accompagner.
Et ouais le monde des émotions c'est compliqué ^^ leur ptit cerveau est tout petit mais ça mouline pas mal là-dedans
Désolée de casser le mythe de l'animal "innocent-bienheureux". Leur vie émotionnelle est très riche, tout autant que la notre.