Anatomie digestive du furet

[lola bichon]

L’anatomie du furet : le système digestif

En anatomie, les tissus mous constituent tous les tissus du corps autres que les os. Dans ce numéro, nous aborderons le système digestif du furet.
Mieux connaitre le système digestif du furet permettra peut-être au public de moins faire d’erreurs quant à l’alimentation du furet et à son origine même : ce n’est pas un rongeur et c’est un carnivore strict. Grâce à cet article, vous comprendrez pourquoi et comment un furet ne peut manger que ce qui provient d’un animal et non pas des légumes et plein de laitages et de céréales…


• L’œsophage
Il achemine les aliments déglutis jusqu’à l’estomac. Les aliments solides transitent grâce à la contraction de la paroi de l’œsophage, tandis que les aliments liquides transitent du fait de la pesanteur. La paroi de l’œsophage est recouverte d’une couche protectrice de kératine. Le furet, comme tous les carnivores, avale ses aliments rapidement, après les avoir très peu mastiqué. Cette couche de kératine permet de protéger l’œsophage de certains aliments irritants (becs de poussins, esquilles d’os, etc.) et de limiter ainsi les risques de perforations.

• L’estomac
Le bol alimentaire arrive dans l’estomac, où il va être stocké provisoirement, brassé par les mouvements mécaniques, et dégradé chimiquement par les sucs gastriques (acide chlorhydrique et enzymes).

L’estomac du furet peut se dilater selon la quantité de nourriture qu’il ingère, il est capable de recevoir une quantité importante de nourriture en une seule fois. Ainsi, si l’estomac est à jeun, il prendra une position intra-thoracique. S’il est plein, il pourra déborder largement dans la cavité abdominale. La sécrétion acide dans l’estomac est continue, comme chez l’Homme, le furet est d’ailleurs utilisé pour l’étude des médicaments anti-ulcéreux. On comprendra aisément pourquoi il est déconseillé de laisser jeûner un furet trop longtemps car sinon son estomac peut finir par être attaqué par ses propres sécrétions acides.
Le furet est également capable de vomir, contrairement à ce que l’on peut lire ou entendre parfois. Il est même utilisé comme modèle expérimental pour l’étude de la physiologie des vomissements chez l’Homme. Un furet nauséeux tient sa tête basse, et gratte sa cavité buccale avec ses membres antérieurs. Une hyper-salivation et des contractions de l’abdomen en sont les signes annonciateurs.

• L’intestin grêle
Celui-ci est composé de deux parties : le duodénum, et le jéjuno-iléon. Chez le furet, ces deux parties ne présentent pas de différences morphologiques. On suppose ainsi qu’elles jouent un rôle identique dans la digestion. Dès l’entrée des aliments dans l’intestin grêle, les enzymes pancréatiques et les sels biliaires sont sécrétés et déversés dans celui-ci. L’action conjuguée des divers sucs digestifs achève celle du suc gastrique et la complète en agissant, en outre, sur des aliments que celui-ci n’avait pas modifiés. Les aliments sont alors fragmentés en composants simples permettant l’absorption des nutriments par l’organisme, en passant à travers les microvillosités de la paroi intestinale.

Le furet a un intestin grêle très développé par rapport au chat et au chien. Il mesure environ 150 cm. Il représente près de 94% de la taille totale des intestins, ce qui laisse supposer que le système digestif du furet est performant concernant la capacité d’absorption des nutriments, bien que son transit soit de courte durée.

• Le gros intestin

Le furet a un système digestif très indifférencié, il n’existe pas de démarcation notable du passage de l’intestin grêle au gros intestin. C’est dans le gros intestin qu’a lieu la résorption de l’eau et la formation des fèces (des excréments).

Le gros intestin du furet est par contre dépourvu de valvule iléocolique, de caecum et d’appendice. Le caecum, chez les espèces qui en sont pourvues, renferme une flore bactérienne importante intervenant dans la transformation de la cellulose en sucres assimilables. Son absence chez le furet empêche donc celui-ci de digérer les fibres contenues dans les végétaux (c’est pourquoi il ne peut pas manger de légumes ni de fruits, même si sa gourmandise peut le pousser à en réclamer parfois).

Le gros intestin est en outre très court. Il mesure environ 10 cm pour une longueur totale d’intestin (grêle + colon) de 160 cm. Il représente à peine plus de 6% de la longueur totale des intestins. La longueur exceptionnelle de l’intestin grêle s’est donc faite au détriment du gros intestin. Cette particularité va dans le sens de cette mauvaise digestion des fibres, et expliquerait aussi les selles du furet qui sont relativement riches en eau.

L’anus du furet est doté de deux sphincters, un interne (muscle lisse) et un externe (muscle strié), ce qui laisse supposer que le furet est tout à fait capable de retenir ses selles. La durée totale du transit est courte. Elle est de 3 à 4 heures pour un adulte, et de 1 à 2 heures pour un fureton. Un furet adulte fait donc ses besoins 3 à 4h après manger et un fureton 1 à 2h après son repas.

Conclusion

De part toutes les particularités de son système digestif, on retiendra que le furet est un carnivore strict, que son tube digestif est totalement adapté à une alimentation carnée, et absolument pas à la digestion des fibres végétales et des hydrates de carbones (céréales). Son alimentation doit impérativement être riche en protéines et en lipides, et très pauvre en fibres.

On retiendra également que son intestin est très indifférencié, avec une absence de caecum. La longueur exceptionnelle de son intestin grêle (94% de la longueur totale des intestins), permet une bonne assimilation des nutriments malgré un transit très rapide.

Enfin, tout propriétaire ayant connaissance de ces particularités, devra en tenir compte pour le choix de l’alimentation de son furet : très majoritairement carnée ou, à défaut, croquettes de qualité supérieure, riches en protéines et lipides d’origine animale, et pauvres en fibres végétales et en hydrates de carbone.

Titounette et Plorki.