Il y aura bientôt 3 semaines qu'un couple a sauvé une famille de furets, et les a confié aux fufus de l'ouest. Je viens vers vous aujourd'hui vous pour vous raconter leur triste histoire, et vous les présenter.
Dans une ferme des Côtes d'Armor, une petite furette maigrichonne a un jour pointé le bout de son nom pour vider les gamelles de croquettes des chats des propriétaires. Le soir-même, elle revenait avec le papa furet, et lui faisait faire le tour du propriétaire. Bien accueillis par les humains, et sentant qu'ils seraient -enfin- en sécurités, ils sont alors repartis dans la forêt chercher leur progéniture. Le premier a rejoint facilement le coin cosy qui leur avait été installé. Le deuxième, effrayé par le chien des voisins, est reparti se perdre dans la forêt, et est demeuré introuvable. La semaine dernière, la dame qui nous avait contacté à retrouvé deux petits cadavres

. On ne sait pas s'il y avait encore d'autres bébés, on a cherché beaucoup (les gens cherchent encore même s'ils n'y croient plus trop), mais le bois donnait sur un champ en friche qui donnait sur une forêt touffue.
Abandonnés, perdus, enfuis ? Nous n'en avons aucune idée, toujours est-il que personne ne les a réclamés.
Je profite de cette terrible histoire pour demander à chacun de bien dire autour de lui qu'un furet n'est pas un animal sauvage, et qu'il n'a
aucune chance de survivre dans la nature. Cette idée reçue en tue des dizaines tous les ans...
Le mignon trio a rejoint la maison il y a 15 jours, et se remet peu à peu.
Il y a donc
Isis, la maman. C'est une petite albinos d'un peu plus d'un an. Elle est maigre, et fatiguée par ce qu'elle a vécu. Elle a très peur de manquer de nourriture, et passe ses journées à faire des réserves pour sa famille, ouvrant les poussins pour son fils et attendant qu'il aie fini de manger pour songer à elle

. Les seules fois où elle m'a mordue, c'était quand elle avait l'impression qu'on lui prenait un des membres restants de sa famille. Très proche d'eux, elle ne dort jamais seule, et, même si ça s'est calmé depuis son arrivée, elle continue encore un peu de paniquer s'ils s'éloignent un peu. Elle a toujours le poil jaune, mais n'est pas en chaleurs. Elle n'est pas stérilisée, nous attendons que son poids remonte suffisamment pour la faire opérer, mais ça a l'air en bonne voix. Sa confiance en nous va croissante, et elle a l'air de sentir qu'on ne leur fera plus de mal. Il y a quelques jours, elle est venue s'installer spontanément sur moi pour faire dodo. C'est une gentille maman qui ne demande qu'à être entourée.
Vient ensuite le papa,
Osiris. C'est un mâle putoisé de 2 ans et demi qui a une bouille de gros nounours. Quand il est arrivé, il dormait beaucoup et trainait un peu son arrière train, comme s'il n'avait plus de force. Au début, lui et Isis ne dormaient pas vraiment. Ils fermaient les yeux pour se reposer, mais réagissaient au moindre bruit. Après plusieurs jours où on les a laissés un maximum tranquille en changeant le moins possible nos rituels avec eux, j'ai commencé à le retrouver sur le dos, les quatre fers en l'air

. Et il a commencé à nous faire des appels au jeu. Timidement d'abord, mais maintenant, il est un concert de pout-pouts à lui tout seul

. Il est en rut, et un peu jaune. En général, ça pose problème les pics hormonaux dans des relations avec une maman et des furetons. Là, ce qu'ils ont vécu semble dépasser les hormones. C'est lui qui joue le plus avec son fils, et il est très doux avec Isis. Lorsqu'ils étaient livrés à eux-mêmes les gens qui les ont trouvés l'ont vu ramener des mulots morts à sa famille. Mis à part quand il tire doucement sur mes chaussettes pour jouer, il n'a jamais mordu. Il sera stérilisé dans peu de temps, il se remet vraiment très bien, notre petit clown de service
Et enfin, le petit Horus, un jeune mâle putoisé. Bien que son âge soit estimé à 4 mois, il a encore le gabarit d'un petit bout. Ils ont manqué de nourriture, et ça n'a pas dû aider pour sa croissance

. On travaille à lui permettre de rattraper ça (l’objectif étant de dépasser Lanfeust

). Il y a une petite éducation à la morsure à faire avec lui, il ne fait pas mal, mais a des réflexes à canaliser. Ceci-dit, il a très clairement déjà été en contact avec des humains qui ont commencé à lui apprendre, il a beau avoir de petits ratés parfois, il essaie vraiment de faire attention. Il avait beaucoup de vers en arrivant, et avait le ventre très gonflé. Sa cure de vermifuge lui a fait un bien fou, et il gambade tout le temps partout. Quand son père en a marre de se faire mordre la queue et tirer les oreilles, il s'affale sur lui pour qu'il arrête de gigoter, ils sont très touchants tous les deux

. Tout pareil que sa maman, lui aussi est venu dormir dans mes bras. Il ne savait pas trop boire au biberon en arrivant, mais maintenant tout va bien, il boit et mange comme 4
A l'heure qu'il est, on ne sait pas ni comment, ni quand ils pourront être adoptés. Ils ont besoin de soins vétérinaires (stérilisation, vaccins) qui doivent attendre un peu, et ont vécu de tels drames, qu'il faudra du temps pour savoir s'ils sont séparables. Mais nous voulions vous les présenter, et vous faire connaître leur histoire qui nous touche beaucoup.