Préparer des tisanes pour nos furets

[lola bichon]

Préparer des tisanes pour nos furets

Depuis toujours les plantes ont été les remèdes des hommes et des animaux. Bien que
notre furet soit un carnivore stricte et qu’il lui est impossible de digérer les végétaux, il
peut bénéficier de leurs principes actifs grâce à l’infusion, la macération et la décoction.

Ils sont généralement friands de ses eaux goutues et tièdes et ne rechigne pas à les boire, dans le cas contraire mélangez au jaune d’œuf ou à la viande.

Les trois procédés cités plus haut vous permettront d’extraire des plantes les principes actifs hydro-solubles (qui peuvent se dissoudre dans l’eau). Suivant le mode d’extraction des molécules, par exemple dans l’eau, mais aussi dans l’huile et dans l’alcool, une plante n’aura pas le même effet. Pour profiter au maximum de ces principes actifs hydro-solubles et sans les altérer, certaines règles sont à respecter.

Commençons par la plus connue: l’infusion. Elle s’utilise pour les parties tendres des plantes comme les feuilles et les sommités fleuries. Ne pas faire bouillir l’eau, juste frémir. Éteignez le feu, mettez y en moyenne une pleine poignée pour 1,5 litre d’eau et laissez infuser 10 à 15 minutes et pensez à couvrir pour que les principes volatiles ne s’échappe pas.

La décoction s’adresse aux parties des plantes plus coriaces comme l’écorce, les racines et les graines. Comme l’infusion, faites frémir l’eau quelques minutes et faites infuser à couvert pendant 20 à 30 min.
La macération s’adresse à quelques cas particuliers. Elle se fait dans de l’eau froide pendant 24 à 48h ce qui est conseillé pour les principes actifs sensibles à la chaleur.

L’eau : elle a son importance car les minéraux qu’elle contient empêchent la dissolution des principes actifs. Il est préférable d’utiliser une eau de source ou une eau filtré.

Les plantes : La France se compose de 5 grandes régions productrices de plantes médicinales et aromatiques : Le Maine et Loire, la Région Centre, la Provence, le Massif Central et le Sud Ouest, différentes zones climatiques qui nous offrent un large panel de plantes. Si vous ne les cueillez pas vous-même, achetez les Bio et d’origine Française, les magasins bio sont souvent très bien fournis et ne conservez pas les plantes séchées plus d’un an, leurs actions serais moins efficaces. Si vous les ramassez vous-même cueillez toujours les plantes que vous connaissez, en zone non traitée et loin des routes et des cours d’eaux pollués.
Faites-les sécher en bouquet la tête en bas ou étalées dans un cageot sur du sopalin dans une pièce sèche et aérée.

• Achillée Millefeuille (sommités fleuries) : elle traite les troubles de l’appétit, la diarrhée et les flatulences. Elle améliore la circulation veineuse, calme les inflammations et peut être utilisée pendant les périodes de convalescence car anti-anémiante.

• Artichaut (feuilles) : il est très efficace pour les troubles hépato-rénaux comme les intoxications, les insuffisances rénales ou hépatique. Étant dépuratif, l’artichaut peut être utilisé pour les maladies de peau.

• Aubépine (sommités fleuries) : les jeunes pousses doivent être cueillies à la fin du printemps lorsqu’elles sont au stade de boutons floraux non éclos. C’est un arbuste reconnu pour les maladies du cœur. Il est cardio-tonique, régule le rythme cardiaque, améliore la circulation sanguine. C’est une plante conseillée pour les animaux âgés, elle est aussi légèrement sédative en cas d’anxiété.

• Bardane (racines séchées en décoction) : c’est une plante anti-infectieuse efficace sur les bactéries et les champignons pathogènes. Elle est aussi efficace dans les affections de la peau car stimule les fonctions hépatiques et rénales.

• Camomille allemande ou romaine (sommités fleuries) : elle est sédative et digestive en interne, en externe appliquée avec un coton elle soulage les irritations.

• Cassis (feuilles) : c’est un diurétique très réputé. Elle est plus largement utilisée pour ses propriétés anti-inflammatoires et anti-allergiques comme dans des cas d’asthme, d’allergie saisonnière, cutanée, d’arthrose voir même de stress.

• Guimauve et Mauve (racines séchées en décoction, feuilles et fleurs) : elles sont toutes les deux efficaces dans les infections respiratoires (toux, bronchite...), digestives (gastrite, entérite...) et aussi sur les cystites.

• Lavande vraie (sommités fleuries) : elle est légèrement sédative et antispasmodique. En externe elle est calmante et antiseptique sur les plaies.

• Mélisse (feuilles) : c’est LA plante du stress et de la nervosité. Elle est calmante, antispasmodique, donne de l’appétit, améliore la digestion et soulage des infections. Pour les furets nerveux, qui subissent de gros changements dans leur vie (abandon, déménagement...)

• Menthe verte (feuilles) : c’est une plante stimulante et tonique notamment au niveau digestif. Elle soulage le mal des
transports, les digestions difficiles et tarit la lactation. Elle est aussi antispasmodique, anti-infectieuse et anti-inflammatoire.

• Ortie (feuilles, parties aériennes, racines) : c’est une plante riche notamment en minéraux, elle est donc utilisée pour lutter contre l’anémie, les maladies ostéo-articulaires et les maladies de la peau ainsi que pendant les périodes de convalescence
et d’allaitement (galactogène). De plus elle a des propriétés antalgiques et diurétiques.

• Pensée sauvage (parties aériennes) : c’est une plante qui est souvent utilisée comme traitement de fond de toutes les maladies de peau chroniques ou récidivantes (dermatite atopique, mycose...). Elle est aussi laxative et diurétique.

• Pissenlit ou Dent de lion (racines) : c’est un tonique amère, elle stimule l’appétit et draine les fonctions hépato-rénales.
Elle aide les animaux souffrant de calculs urinaires ou d’insuffisance hépatique.

• Prêle des champs (parties aériennes) : si vous la récoltez vous-même ne la confondez pas avec d’autres prêles notamment celle des marais qui est toxique. Elle doit être donnée en cure d’une semaine toutes les 2 à 3 semaines car provoque une carence en B1 sur le long terme. La prêle des champs est la plante de prédilection pour tout ce qui touche les tissus conjonctifs et les os. Elle transforme la silice minérale du sol en silice colloïdale c’est-à- dire assimilable par le système digestif.
C’est un remède de premier choix pour les tendinites, les déchirures ligamentaire, l’arthrose et les fractures.

• Reine-des-prés (sommités fleuries avant éclosion) : c’est un excellent anti-inflammatoire, antalgique et anti- œdémateuse par exemple pour les inflammations articulaires ou locales. C’est une version naturelle de l’aspirine, elle craint la chaleur, veillez donc à ne pas faire bouillir l’eau pendant son infusion et consommez-la dans les 6 mois.

• Sauge officinale (feuilles) : c’est une plante reconnue en externe pour ses principes actifs qui agissent sur les maladies des muqueuses buccales (gingivite).

• Thym vulgaire (parties aériennes) : on ne présente plus cette plante à la grande réputation anti-infectieuse, immunostimulante et également antiparasitaire. On l’utilise souvent pour les infections respiratoires, mais elle est aussi efficace pour les infections digestives et urinaires.
La liste de plantes donnée ci-dessus ne remplace pas une visite chez le vétérinaire. Si vous l’utilisez en parallèle d’un traitement demandez conseil auprès d’un vétérinaire compétent. Certaines molécules que contiennent les plantes peuvent interagir avec les
traitements, les rendre toxique ou amoindrir leur effet.

Les infusions si elles sont plus douces qu’un traitement classique, ne sont pas non plus anodines. Si vous voulez approfondir vos connaissances dans la médecine douce pour vos carnivores domestiques, je vous conseille chaudement le livre «Santé naturelle de votre animal chien, chat, furet» de Sylvie Hampikian et Françoise Heitz aux éditions Terre Vivante. Un guide du naturaliste vous permettra de reconnaître les plantes comestibles et toxiques lors de vos cueillettes : «Guide des plantes sauvages comestibles et
toxiques» de Eva Styner et François Couplan aux éditions Relié.
Pensez que vous aussi pouvez bénéficier des bienfaits de ces plantes, elles sont aussi efficaces pour les furets que pour les humains. C’est l’hiver, le moment idéal pour partager une bonne infusion avec son fufu sous le plaid au coin du feu, alors profitez- en.

Borium.